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Nouvelles économiques – 03/08/2025

«La différence entre le génie et la stupidité, c’est que le génie a des limites.» ­
Alexandre DUMAS fils né le 27 juillet 1824

Cette semaine

Après la tempête de la semaine dernière, riche en données, les choses se calment un peu. Cependant, la balance commerciale chinoise et la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) pourraient encore provoquer des moments de volatilité, d’autant plus qu’une baisse de taux semble probable de la part de cette dernière.
 
Si la saison des résultats en France se calme, aux États-Unis elle bat toujours son plein, même si la plupart des noms qui font la une ont déjà été publiés. Mais la semaine commence avec l’envolée du titre Palantir, tandis qu’Advanced Micro Devices (AMD) et Super Micro Computer publient également leurs résultats.
De nombreuses entreprises britanniques publient également leurs résultats, notamment Fresnillo, la meilleure performance du FTSE 100 depuis le début de l’année, InterContinental Hotels, une valeur vedette de longue date qui connaît des difficultés depuis qu’elle a atteint son plus haut niveau historique, et Legal & General, qui verse des dividendes solides.

LES CHIFFRES ÉCONOMIQUES

Les News

STMicroelectronics

En pleine restructuration, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics annonce le rachat de l’activité capteurs Mems de son concurrent néerlandais NXP. Une acquisition à 950 millions de dollars qui doit notamment renforcer sa position dans l’automobile.

Michelin

Alors que Stellantis a annoncé stopper ses investissements dans le secteur de l’hydrogène, se mettant ainsi en retrait de Symbio, Michelin a provisionné 140 millions d’euros face à l’incertitude générée par cette décision pour leur coentreprise.

Palo Alto

Le spécialiste américain de la cybersécurité Palo Alto vient d’annoncer le rachat de CyberArk, son homologue israélien, pour la somme colossale de 25 milliards de dollars. Il s’agit de la plus grosse transaction jamais réalisée par la société, qui continue de renforcer son arsenal face à la montée en puissance de l’IA.

Lyft

Le principal concurrent d’Uber en Amérique du Nord prévoit d’ajouter des navettes autonomes sur sa plateforme à partir de fin 2026. Ces véhicules sans volant ni pédales seront fabriqués par le constructeur autrichien Benteler Mobility et équipés d’un système de conduite autonome de Mobileye. Ils pourront accueillir jusqu’à 15 passagers.

BHP

Niché au cœur des Andes, un gigantesque gisement de cuivre, d’or et d’argent vient d’être mis au jour. Situé dans la région minérale de Vicuña, (Argentine & Chili), "il s’agit de la plus grande découverte de ce type des trente dernières années", a déclaré Jack Lundin, directeur exécutif de Lundin Mining, entreprise canadienne qui codirige ce projet avec le groupe minier australien BHP.

LES PERFORMANCES

Le graphe de la semaine

A L’AFFICHE : Accord Commercial Europe / USA

Le 27 juillet 2025, à quelques jours d’une échéance décisive fixée unilatéralement par Washington, l’Union européenne et les États-Unis ont conclu un accord commercial historique imposant un droit de douane moyen de 15 % sur les exportations européennes vers les États-Unis, afin d’éviter une montée en puissance des mesures protectionnistes annoncées par le président Donald Trump. 

Ce compromis, salué à Washington comme une victoire, a suscité de vives critiques en Europe, où il est perçu par beaucoup comme un signe d’affaiblissement stratégique et de soumission économique.

Une négociation in extremis sous menace unilatérale

Depuis son retour à la présidence en janvier 2025, Donald Trump a rapidement réactivé sa stratégie protectionniste, menaçant d’imposer des droits de douane de 30 % sur une large gamme de produits européens. L’Europe, déjà affectée par un ralentissement industriel, la hausse des coûts énergétiques et les divisions internes sur les réponses à adopter, s’est trouvée en position de faiblesse.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a négocié dans l’urgence un accord qui ramène les tarifs à 15 %, soit la moitié du niveau envisagé par Trump, mais trois fois plus élevés que les niveaux moyens d’avant-crise (environ 5 % en 2024).

Un accord asymétrique au détriment de l’Europe

En contrepartie de ce plafonnement tarifaire, l’UE s’engage : 

➡️ à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine (gaz et pétrole) sur trois ans, 

➡️ à investir 600 milliards supplémentaires sur le sol américain, 

➡️ et à réduire certains droits de douane sur les exportations américaines (agriculture, aéronautique, matières premières).

L’accord n’impose aucune contrepartie symétrique aux États-Unis, notamment en ce qui concerne les secteurs stratégiques européens (acier, aluminium, semi-conducteurs), toujours lourdement taxés (jusqu’à 50 % dans certains cas).

Un choc négatif sur le commerce extérieur et l’investissement

Selon les estimations de la Tax Foundation et des modèles repris par J.P. Morgan et BNP Paribas, le relèvement des droits de douane à 15 % pourrait entraîner une baisse de 0,3 à 0,6 point de PIB pour la zone euro sur 12 mois glissants, en fonction de l’élasticité des exportations.

Les secteurs les plus exposés sont :

➡️ L’automobile (près de 40 % des exportations UE-USA concernées, avec un tarif qui passe de 25 % à 15 %, mais reste pénalisant),

➡️ Les semi-conducteurs et l’électronique de pointe,

➡️ Les produits pharmaceutiques, également visés par des surtaxes à 15 % voire plus à venir.

À cela s’ajoute l’effet d’éviction de l’investissement productif européen vers les États-Unis, sous l’effet de la promesse de 100 % d’amortissement fiscal immédiat (bonus depreciation) introduite par l’OBBBA – la réforme fiscale pro-business votée aux États-Unis début juillet.

Une hausse des coûts et un risque d’inflation importée
 
Les entreprises européennes exportatrices seront confrontées à un dilemme
➡️ absorber les droits de douane dans leurs marges ou 
➡️ répercuter partiellement les coûts sur les prix, au risque de perdre des parts de marché. 
 
Ce stress sur les chaînes de valeur peut aussi provoquer une réorganisation industrielle défavorable à l’Europe (délocalisations, perte d’échelle).
La Banque centrale européenne estime que l’ensemble des mesures tarifaires américaines pourrait provoquer une hausse temporaire de l’inflation européenne de 0,2 à 0,3 point, via les effets indirects sur l’énergie, les intrants technologiques et les biens durables.
 
Une perte de souveraineté économique
 
Malgré l’existence d’instruments anti-coercition (exclusion des marchés publics, ripostes ciblées), l’UE a renoncé à toute mesure de rétorsion, craignant une escalade commerciale qui aurait pu aggraver la récession industrielle. Cette absence de réponse coordonnée révèle la fragilité politique d’une Europe fragmentée, où certains États (notamment l’Allemagne) privilégient la continuité des flux commerciaux aux considérations de rapport de force
 
Une dépendance stratégique accrue aux États-Unis
 
En engageant des achats massifs d’énergie et d’armement américain, l’Union abandonne temporairement ses ambitions d’autonomie stratégique, notamment en matière énergétique et de défense. Cela pourrait affaiblir à moyen terme les projets industriels européens (Airbus, Ariane, batteries, hydrogène) au profit de groupes américains mieux financés.
 
Enfin, la crédibilité internationale de l’Union européenne en tant que bloc géopolitique capable de défendre ses intérêts est largement mise en cause, comme en témoigne le scepticisme croissant dans la presse européenne et les critiques émanant même de dirigeants pro-européens

Focus : ASML

« Changing the world, one nanometer at a time »

Décrié par beaucoup, l’accord Europe & USA prévoit quelques exemptions pour des produits dits « stratégiques », une catégorie incluant notamment l’équipement de production de semiconducteur. 
Ainsi, le fabricant néerlandais d’équipements pour la fabrication de semi-conducteurs, ASML, ne serait pas soumis aux nouveaux droits de douane américains sur ses exportations vers les États-Unis. 
 

ASML, c’est tout simplement la seule entreprise au monde à fabriquer des appareils de lithographie, vendue aux constructeurs de puces comme Intel, TSMC, Samsung et bien d’autres. L’équipement ultraviolet à haute ouverture numérique (High-NA) de l’entreprise est particulièrement déterminant pour la production des puces dans le monde.

Bien que les rapports trimestriels officiels d’ASML ne détaillent pas son activité commerciale avec les États-Unis, l’entreprise prévoit un chiffre d’affaires pour 2025 se situant entre 30 et 35 milliards d’euros. 
 

Résultats – Q2 2025 : 

📊 Chiffres d’affaires : 7,692 Mds €, ↘ -0,6 % vs Q1 (7,742 M€)

💰Résultat net : 2,290 Mds€, ↘ -2,8 % vs Q1 (2,355 M€)

🧾 Marge Brute : 53,7 %, ↘ vs 54,0 % au T1

Dividende intérimaire de 1,60 € par action, à payer le 6 août 2025.

Perspectives 2025 : ASML maintient ses prévisions annuelles 

➡️ Croissance du CA 2025 attendue autour de +15 %.

➡️ Marge brute annuelle attendue stable autour de 52 %.

➡️ R&D : 1,2 Md€ / SG&A : 310 M€ attendus pour le T3.

➡️ Guidance T3 2025 : chiffre d’affaires compris entre 7,4 et 7,9 Mds€, marge brute entre 50 % et 52 %

ASML démontre une résilience opérationnelle remarquable dans un contexte macro incertain avant l’accord d’exemption. La stabilité des marges, la solidité des commandes et la montée en puissance des solutions EUV (y compris High-NA) confirment sa position dominante et stratégique dans la chaîne de valeur des semi-conducteurs. 

Cours actuel : 595€

New Street Research LLP : achat, objectif de cours 790€

Landesbank Baden-Württemberg : achat, objectif de cours 740€

Kempen : neutre, objectif de cours 700€

Belle semaine !

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