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Nouvelles économiques – 27/07/2025

«La différence entre le génie et la stupidité, c’est que le génie a des limites.» ­
Alexandre DUMAS fils né le 27 juillet 1824

Cette semaine

Les derniers jours de juillet s’achèvent en beauté, riches en données clés à surveiller pour les investisseurs. 
 
La semaine sera marquée par les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque du Canada, même si toutes trois devraient maintenir leur politique inchangée, ainsi que par la publication des derniers chiffres de l’emploi aux États-Unis, de l’indice des directeurs d’achat (PMI) chinois, du dernier PMI manufacturier ISM américain et des chiffres du PIB et de l’inflation en Europe.
 
Les résultats financiers sont nombreux des deux côtés de l’Atlantique, notamment ceux des géants technologiques Apple, Amazon, Microsoft et Meta, qui font suite à ceux de Tesla et Alphabet la semaine dernière, mais aussi ceux de la société de trésorerie Bitcoin Strategy (anciennement MicroStrategy). 
L’autre moitié du CAC40 de EssilorLuxottica, à Schneider Electric en passant par Hermes et Airbus, publie ses résultats. 
Enfin, les géants du FTSE 100 GSK, AstraZeneca et HSBC publient également leurs résultats, ainsi que de nombreuses autres sociétés de l’indice.

LES CHIFFRES ÉCONOMIQUES

Les News

AstraZeneca

Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca veut investir 50 milliards de dollars pour la fabrication de médicaments et la recherche et développement d’ici 2030 aux Etats-Unis, où plane la menace de droits de douane de Donald Trump.

Unitree Robotics

La société chinoise Unitree Robotics, à l’origine de robots quadrupèdes et humanoïdes a entamé une procédure préalable à une introduction en Bourse. Elle compte ainsi tirer parti de l’engouement pour les robots humanoïdes, qui pourraient être au nombre de 3 milliards en 2060.

LeBonCoin

Le spécialiste des petites annonces réclame la somme de 952 millions d’euros de dommages à Google. Il lui reproche d’avoir restreint l’interopérabilité entre ses propres outils publicitaires et ceux de la concurrence, forçant les éditeurs à utiliser exclusivement ses services pour accéder aux annonceurs, ce qui aurait limité artificiellement leurs revenus publicitaires. 

EDF

Deuxième projet d’envergure d’EDF au Royaume-Uni, le chantier de la centrale nucléaire de Sizewell C est lancé. Actionnaire majoritaire, le gouvernement britannique a pris mardi 22 juillet sa décision finale d’investissement pour ce projet à 45 milliards d’euros. 

Safran

L’équipementier aéronautique français Safran a annoncé, avoir finalisé le rachat des activités d’actionnement et de commandes de vol de l’américain Collins Aerospace. D’une valeur de 1,8 milliard de dollars, l’activité nouvellement acquise propulse le motoriste tricolore parmi les trois principaux acteurs mondiaux du secteur.

LES PERFORMANCES

Le graphe de la semaine

A L’AFFICHE : Le Brésil

Longtemps perçu comme un géant économique en devenir, le Brésil, première puissance d’Amérique latine, continue de susciter de nombreuses interrogations. Doté de ressources naturelles immenses, d’un vaste marché intérieur et d’un potentiel industriel et agricole remarquable, le pays semblait promis à une trajectoire ascendante durable. 

Pourtant, malgré un rebond marqué en 2024, son économie aborde 2025 dans un contexte de ralentissement, de pressions inflationnistes persistantes et d’incertitudes politiques et fiscales.

Un rebond notable en 2024, suivi d’un essoufflement en 2025

Après une croissance vigoureuse de +3,4% en 2024, portée par la consommation des ménages et le dynamisme du marché du travail, le Brésil devrait enregistrer un ralentissement de sa croissance à 2,0–2,2% en 2025.

Cette décélération s’explique par plusieurs facteurs :

➡️ le resserrement de la politique monétaire, avec un taux directeur relevé à 14,75%, affectant l’investissement privé ;

➡️ la fin des effets de relance post-Covid et des transferts sociaux exceptionnels ;

➡️ une baisse de la consommation des ménages liée à l’érosion du pouvoir d’achat et à la hausse de l’endettement.

Une politique monétaire contrainte par l’inflation

L’inflation, quant à elle, reste le principal défi à court terme. En avril 2025, l’indice IPCA atteignait 5,5%, bien au-dessus de l’objectif de la Banque centrale (3% ±1,5). Cette hausse s’explique par :

➡️ l’augmentation des prix des services, de l’électricité et des produits alimentaires ;

➡️ une monnaie affaiblie, le réal ayant perdu près de 27% de sa valeur en 2024 avant stabilisation début 2025 grâce à l’intervention de la Banque centrale

Une fragilité budgétaire persistante

Le déficit public reste préoccupant. En 2025, le solde budgétaire nominal est estimé à -8% du PIB, avec une dette publique brute approchant 92% du PIB, un niveau élevé pour un pays émergent pratiquant des taux d’intérêt à deux chiffres. 

Malgré un effort de maîtrise budgétaire (réduction des dépenses exceptionnelles en 2024), les marges de manœuvre restent faibles, d’autant que les dépenses sociales augmentent et que la réforme de l’impôt sur le revenu reste symbolique

Une économie encore très dépendante des matières premières

Le Brésil demeure un géant agricole : près de 49% de ses exportations proviennent du secteur agroalimentaire, notamment du soja, du café, de la viande et du sucre. Mais cette dépendance cache une désindustrialisation avancée

La production manufacturière est au même niveau qu’en 2013, avec des reculs notables dans l’automobile, l’électronique, les produits métallurgiques ou pharmaceutiques. Cette situation évoque le syndrome de la « Dutch disease » : l’essor des matières premières s’est fait au détriment de l’industrie.

Une gouvernance et des institutions limitantes
 
L’environnement institutionnel reste un frein. Avec plus de 10 partis politiques effectifs au Congrès, le Brésil souffre d’une grande fragmentation parlementaire, rendant la mise en œuvre des réformes structurelles très difficile. Cette instabilité ralentit les nécessaires simplifications fiscales, les réformes du marché du travail et les investissements dans l’éducation et les infrastructures.
 
Des réformes engagées mais encore incomplètes
 
Une réforme fiscale majeure a été approuvée en 2024, visant à simplifier l’impôt indirect en remplaçant cinq taxes par une TVA unifiée à deux étages (fédéral et régional). Cette réforme est appelée à réduire les distorsions économiques et à favoriser l’investissement, mais sa mise en œuvre complète s’étalera sur plusieurs années.
Le programme d’investissement fédéral Novo PAC prévoit également 285 milliards d’euros d’investissements sur 4 ans, publics et privés, notamment dans les infrastructures. Mais ces efforts restent contrariés par le manque de ressources publiques et la faiblesse du cadre réglementaire.
 
Une montée en puissance du secteur vert et des exportations agricoles
 
Le Brésil peut s’imposer comme un leader mondial des énergies renouvelables (biocarburants, hydrogène vert, photovoltaïque) et de la bioéconomie, en particulier dans les marchés du carbone. Il bénéficie également d’une fenêtre d’opportunité avec les tensions commerciales sino-américaines qui redirigent la demande de matières premières vers l’Amérique du Sud.
L’accord UE-Mercosur signé en 2024 mais encore non ratifié pourrait renforcer les exportations brésiliennes dans l’agroalimentaire, la viande ou le cuir.
 
Si l’économie brésilienne a démontré sa capacité de rebond en 2024, elle reste exposée à des vulnérabilités structurelles majeures : 
⚠️dette élevée, 
⚠️inflation persistante, 
⚠️industrie fragilisée, 
⚠️blocages politiques. 
Mais, son potentiel reste cependant immense, à condition de poursuivre 
💪 les réformes fiscales, 
💪 de moderniser ses institutions et 
💪 d’orienter son développement vers l’innovation, l’éducation et la transition écologique.

Focus : Petrobras

« O Brasil é a nossa Energia »

Fondée en 1953, Petrobras reste l’un des symboles de la souveraineté économique du Brésil. Si elle est cotée en bourse (NYSE et B3), son actionnariat majoritairement public confère à l’État un rôle déterminant dans sa gouvernance. 

À fin 2024, l’entreprise employait environ 45 000 personnes, avec des actifs concentrés majoritairement au Brésil, notamment dans le bassin de Santos et la zone pré-salifère. 

Côtée à la bourse de Sao Paulo, sa capitalisation boursière est d’environ 78 milliards de USD.
 

Petrobras est une major pétrolière intégrée, couvrant :

➡️ l’exploration et la production (E&P), qui génèrent la majeure partie de ses revenus et de son EBITDA,

➡️ le raffinage, transport et commercialisation, centrés sur le marché intérieur,

➡️ le gaz naturel et la production d’électricité thermique,

des activités internationales (essentiellement exports),

➡️ et des initiatives embryonnaires dans les énergies renouvelables.

En 2024, les hydrocarbures représentent plus de 97% des revenus, confirmant la très forte dépendance au pétrole brut et à ses dérivés.

Résultats – FY2024 : 
Des résultats impactés par un reflux des cours internationaux du pétrole et du gaz, la diminution des volumes exportés, notamment vers la Chine, et un réal affaibli pendant plusieurs mois.

📊 Chiffres d’affaires : 86,2 Mds USD, en baisse de -15% vs 2023 (101,6 Mds USD)

💰Résultat net 2024 : 23,7 Mds USD, en baisse de -33% par rapport à 2023

🧾 Free Cash Flow : 22,5 Mds USD

✅ Ratio Dette nette / EBITDA ajusté : 0,9x → très inférieur aux seuils critiques

Perspectives & engagements ESG :

📊 Chiffres d’affaires : 21,1 Mds USD, en baisse de -11% par rapport à T1 2024 (23,8 Mds USD)

💰Résultat net T1 2025 : 5,99 Mds USD, en hausse de +25% vs T1 2024 (4,8 Mds USD

🧾 Free Cash Flow : 4,5 Mds USD

Petrobras reste l’un des groupes pétroliers les plus solides du monde en matière de génération de cash et de rentabilité. Il est un des producteurs les plus compétitifs du monde offshore (pré-salifère) avec un coût marginal inférieur à 30 USD/baril

Toutefois, sa faible diversification énergétique malgré un positionnement potentiel sur le renouvelable, et le poids de l’État brésilien dans la gouvernance stratégique (risque politique) restent des points à surveiller.

Cours actuel : 12,60 USD

UBS : achat, objectif de cours 15,80 USD

Jefferies : achat, objectif de cours 15,30 USD

Citi : neutre, objectif de cours 12,50 USD

Belle semaine !

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