Votre conseil en gestion et développement de patrimoine

Que font les marchés ?

Par Jules Blard, responsable des partenariats chez TP ICAP

Au programme :

  • Etats-Unis et Europe : 2 salles, 2 ambiances pour la croissance et les taux d’intérêt
  • La géopolitique influence-t-elle encore les marchés financiers ?
  • La Chine, le nouvel eldorado ?
  • L’innovation du mois : l’Athena Smart
  • L’action de la semaine : Palantir Technologies

Etats-Unis et Europe : 2 salles, 2 ambiances pour la croissance et les taux d’intérêt

Comme Rihanna, les Etats-Unis « shine bright like a diamond » après les incertitudes passées de l’été. L’inflation est maîtrisée selon la FED (2,4% en septembre) et l’économie tourne à plein régime (+3,2% au T2). Les résultats des grosses banques sont solides. La baisse des taux en septembre a été bien accueillie, soutenant la croissance à long terme. À un mois des élections, le marché espère une configuration idéale : présidente démocrate et Sénat partagé. Toutefois, les résultats sont serrés, rendant l’issue incertaine. Côté taux, le marché anticipe une nouvelle baisse 50 points de base supplémentaires d’ici fin 2024. En 2025, la FED pourrait maintenir ses taux, avec une inflation attendue à 2,1% et une croissance au-dessus de 2%. Ainsi, les taux courts devraient baisser moins que prévu et les taux longs pourraient rester stables, voire augmenter, en raison du déficit public.

En zone euro, la dynamique diffère. La BCE, qui a baissé ses taux en juin puis en septembre, envisageait de baisser ses taux en décembre mais a avancé son calendrier, pour cause : L’économie allemande est à l’arrêt et la France est à l’affiche dans le film « cinquante nuances de propositions de mesures pour combler sa dette». Les prévisions de croissance sont donc revues à la baisse : 0,8% pour 2024 et 1,3% pour 2025. L’inflation devrait rester supérieure à 2% (2,5% en 2024, 2,2% en 2025). La BCE a donc abaissé à nouveau ses taux de 25 points de base ce jour pour relancer l’activité, portant le taux directeur à 3,25% et prévoit potentiellement une nouvelle baisse d’ici la fin d’année pour le ramener à 3% au 31/12/2024.

En résumé, les États-Unis profitent d’une solidité économique qui pourrait limiter les baisses de taux, tandis que la zone euro nécessite un soutien monétaire plus marqué. Pour les investisseurs européens, il est opportun de sécuriser des taux attractifs sur le long terme, avec potentiellement des produits sur le CMS10 ou une note taux fixe. (Attention au risque sur l’OAT France)

La géopolitique influence-t-elle encore les marchés financiers ?

Je laisse les débats politiques aux chaînes de TV, mais constatons l’impact de la géopolitique sur les marchés.  Les marchés actions, notamment aux États-Unis, semblent peu réagir aux crises actuelles : avancée russe en Ukraine, tensions au Proche-Orient, exercices militaires chinois autour de Taïwan, rapprochement Corée du Nord-Russie… Quelques baisses ponctuelles surviennent lors d’événements majeurs, mais à long terme, les marchés restent haussiers. Pourtant, ces crises influencent l’économie mondiale : production de pétrole, approvisionnement en matières premières et produits finis d’Asie.

Faut-il alors ignorer la géopolitique dans nos décisions d’investissement ? Non. Son impact se reflète notamment sur le marché de l’or. L’once d’or atteint des records : +30% depuis le début de l’année, +76% depuis janvier 2020. Cette hausse ne provient pas d’une demande accrue pour les bijoux (comme le montre la baisse du luxe), mais de la fonction refuge de l’or pour les investisseurs. Face à des tensions géopolitiques, ils délaissent les actifs risqués pour des valeurs sûres. La performance de l’or traduit la crainte d’une crise économique ou géopolitique majeure, et sa valeur pourrait rester élevée si les tensions persistent.

Si on parle d’or noir, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient affectent les principales routes de transport d’hydrocarbures, telles que le détroit d’Ormuz, crucial pour le transit mondial de pétrole et de gaz. Toute perturbation dans cette région pourrait provoquer un choc, entraînant une hausse potentielle des prix. Malgré les risques, le marché reste relativement serein pour le moment, estimant que les capacités de production de l’OPEP+ et les réserves stratégiques des grandes puissances permettraient de limiter les impacts sur les prix en cas de crise.

La Chine, le nouvel eldorado ?

Top ! Je suis un pays immense avec plus d’un milliard d’habitants, marqué par des décennies de politique de l’enfant unique. Première économie mondiale en termes de PIB, je ne pèse pourtant que 3% du MSCI World Index. Je suis… la Chine !

Plus sérieusement, depuis des années, les investisseurs cherchent à diversifier géographiquement leurs portefeuilles. Sur le plan économique, cela a du sens : la Chine affiche souvent une croissance supérieure à celle des États-Unis et de l’Europe. Pourtant, le pays est encore un nain en termes de capitalisation boursière, avec seulement 2,94% du MSCI World Index au 30 septembre 2024. À première vue, on pourrait s’attendre à ce que la capitalisation boursière augmente, au su de son poids économique mondial.

Certes, l’économie chinoise est en difficulté. Le pays affronte une grave crise immobilière, et mi-septembre, l’indice chinois CSI 300 était en recul de plus de 7% depuis le début de l’année. Mais en Chine, les autorités feront tout pour relancer l’économie et stabiliser le régime politique : la croissance est prévue à 5% pour 2024, à la manière d’un « quoi qu’il en coûte ». Le gouvernement a lancé un plan de relance ambitieux, réduisant les taux d’intérêt, notamment les taux hypothécaires, et abaissant l’apport minimum pour l’achat immobilier, entre autres mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages modestes. Résultat : les marchés ont salué l’annonce, et l’indice CSI 300 est maintenant en hausse de +10% depuis le début de l’année, malgré quelques fluctuations récentes.

Reste à voir les effets durables de ce plan sur la demande intérieure, les fondamentaux des entreprises chinoises, et la capacité du pays à engager des réformes structurelles pour affronter la surproduction immobilière et le vieillissement de la population. « Quand la Chine tousse, le reste du monde s’enrhume », mais si elle réussit, les retombées pourraient être majeures à l’échelle mondiale.

L’action de la semaine : Palantir Technologies

Leader incontesté de la technologie dans le domaine de la défense, la société commence à faire parler d’elle dans le courant en 2011 avec un coup d’éclat : l’aide à la capture d’Oussama Ben Laden. Le fondateur de Palantir est Peter Thiel : l’un des créateurs de Paypal et premier investisseur chez Facebook. Le dirigeant est Alex Karp : docteur en philosophie émérite, milliardaire, membre du conseil de surveillance de BASF (plus grande société pétrochimique allemande) et capable de tirer avec un 9mm dans une boîte de conserve située à 250m. Cela peint un peu le décor.

Aujourd’hui, Palantir vaut 97 milliards de dollars (soit environ 2 fois ce que vaut Dassault Systèmes) et compte parmi ses clients : le service Intelligence américain, le ministère de la défense du même pays ou encore le gouvernement Ukrainien. L’offre de la société repose principalement sur des logiciels d’analyses de données utilisés à des fins militaires, d’anti-terrorismes et de défense au sens large. Ses clients sont aussi bien des Etats, que des gouvernements locaux ou encore des entreprises privées.
Le projet phare de Palantir est « Palantir Gotham », un logiciel de défense et d’intelligence utilisant de l’analyse géospatiale et permettant par exemple de suivre et prédire les mouvements de troupe d’un ennemi potentiel. La société est active dans une multitude d’autres domaines et développe activement ses capacités en intelligence artificielle. Dans le contexte actuel de conflits géopolitiques, elle apparaît certainement comme l’une des sociétés les mieux positionnées pour faire face aux défis technologiques auxquels l’occident fait d’ores et déjà face.

Les sujets que nous n’avons pas abordé dans cet article

Comme le dit si bien Nicki Minaj : « Starships are meant to fly ». Dimanche dernier, SpaceX a franchi une nouvelle étape avec un vol test du programme Artemis, destiné aux missions lunaires et martiennes. Ce test avait deux objectifs : récupérer un booster de plus de 70 mètres grâce à des bras mécaniques sans qu’il ne touche le sol et tester le bouclier thermique du Starship lors de sa rentrée atmosphérique. Succès total sur les deux fronts, ouvrant la voie à la réutilisation des boosters et à une réduction drastique des coûts. Elon Musk vise jusqu’à 1 000 lancements par an pour soutenir la colonisation de Mars. Ce test valide également la sécurité du Starship pour les vols habités. Impressionnant !

Deuxième sujet non étayé ici : le budget de la France ! Car on en parle trop et nous n’avons pas encore de vision claire sur le fin mot de l’histoire.

Une belle opportunité à saisir !

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Nouvelles économiques – 20/04/2025

Cette semaine Alors que les indices rapides des directeurs d’achat (PMI) sont publiés cette semaine, l’accent sera mis sur la saison des bénéfices. En France, près