Cette semaine
L’indice des prix à la consommation (IPC) américain sera l’événement dominant de la semaine, pour les données économiques. Les anticipations pour de nouvelles réductions de taux aux États-Unis ont considérablement augmenté ces dernières semaines, et une série de chiffres plus faible pourrait bien augmenter les chances d’une réduction de taux plus tôt. Toutefois, le véritable moteur des marchés sera les nouvelles annonces de l’administration américaine, qui semble modifier sa politique quotidiennement. Du côté des résultats d’entreprise, le plus gros étant passé, la semaine sera calme. |
LES CHIFFRES ÉCONOMIQUES

Les News
TSMC
Le géant taïwanais de la fabrication de puces électroniques TSMC a annoncé qu’il allait investir 100 milliards de dollars américains supplémentaires aux États-Unis, mettant en avant que cela lui permettra d’échapper aux nouveaux tarifs douaniers sur les produits importés.
Thales
Thales bénéficie à plein de la hausse des dépenses militaires dans le monde. Le groupe de hautes technologies a affiché l’an dernier plus de 25 milliards d’euros de prises de commandes, un niveau historique.
Pétrole
Après avoir de nombreuses fois reporté la fin des «ajustements volontaires de production» décrétés par ses Etats membres en 2022, les huit pays de l’Opep+ ont confirmé, leur volonté de rouvrir (partiellement) les vannes à partir du premier avril.
Dassault
Dassault anticipe de passer de trois à quatre Rafale livrés par mois, voire cinq «s’il le fallait». Avec 220 avions Rafale en commande, Dassault Aviation cherche à augmenter ses cadences de production. L’avionneur est en train de passer de deux à trois appareils livrés par mois mais anticipe un rythme supérieur.
CAC40
Les entreprises du CAC 40 ont généré plus de 130 milliards d’euros de profits en 2024. Les résultats des grands groupes ont baissé assez nettement par rapport à ceux dégagés en 2023. Trois d’entre eux ont, chacun, engrangé plus de 10 milliards d’euros de profits. Le poids des banques s’accroît.
LES PERFORMANCES




Le graphe de la semaine


A L’AFFICHE : Le Plan « ReArm Europe »
Mardi 4 mars, quelques heures après l’annonce de la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine, Ursula von der Leyen, a présenté un plan pour une Europe « plus sûre et résiliente » afin de répondre aux défis sécuritaires auxquels est confronté le continent : 800 milliards d’euros pourront être mobilisés.
Quels sont les détails de ce plan et les impacts économiques ?
Est-il vraiment crédible ?
🔹 Objectifs du Plan ReArm Europe
1️⃣ Augmenter rapidement et durablement les dépenses de défense pour répondre aux menaces sécuritaires et soutenir l’Ukraine.
2️⃣ Favoriser les investissements communs et les achats groupés afin de réduire les coûts et améliorer l’interopérabilité des armées européennes.
3️⃣ Renforcer l’industrie de défense européenne en stimulant la production et la recherche militaire.
4️⃣ Créer des mécanismes financiers adaptés pour permettre aux États membres d’augmenter leurs dépenses sans compromettre leur stabilité budgétaire.
💶 Les Mécanismes Financiers du Plan
1️⃣ Assouplissement des règles budgétaires
📌 Activation de la clause dérogatoire du Pacte de Stabilité et de Croissance permettant aux États membres d’augmenter significativement leurs dépenses militaires sans tomber sous le coup de la procédure pour déficit excessif.
📌 Impact estimé : Si les États augmentent leur budget de défense de 1,5 % du PIB, cela pourrait dégager 650 milliards d’euros sur quatre ans.
2️⃣ Création d’un instrument de prêts pour la défense
📌 Un fonds de 150 milliards d’euros en prêts aux États membres pour financer des investissements stratégiques dans :
- Défense aérienne et antimissile
- Systèmes d’artillerie et de munitions
- Drones et anti-drones
- Cyberdéfense et mobilité militaire
📌 Objectif : Mutualiser la demande et encourager les achats groupés.
3️⃣ Mobilisation du budget européen
📌 Redirection des fonds européens vers les investissements militaires via :
- Les programmes de politique de cohésion
- Le soutien à l’innovation et aux infrastructures stratégiques
📌 Objectif : Optimiser les ressources existantes sans nécessiter de nouvelles contributions massives.
4️⃣ Stimulation de l’investissement privé
📌 Accélération de l’Union de l’épargne et de l’investissement pour encourager le financement privé dans les entreprises de défense.
📌 Implication de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour soutenir les projets stratégiques liés à la défense.

📊 Conséquences économiques : croissance et dette 1️⃣ Impact sur la croissance ✔ Effet multiplicateur économique : Une hausse des dépenses de défense peut stimuler la production industrielle, l’innovation technologique et l’emploi. ✔ Dynamisation du secteur de la défense : Renforcement des groupes comme Dassault, Airbus Defence, Rheinmetall, Leonardo, Thales, Nexter… ✔ Augmentation des capacités de production militaire pour réduire la dépendance aux États-Unis et répondre à la demande croissante liée à la guerre en Ukraine. 2️⃣ Impact sur la dette publique ❌ Risque de hausse des déficits : Si les États empruntent massivement pour financer la défense, cela pourrait alourdir la dette publique. ✅ Atténuation grâce à l’assouplissement budgétaire : L’activation de la clause du Pacte de Stabilité donne une marge de manœuvre budgétaire aux États. ✅ Recours au financement privé et à la BEI : Limite l’impact direct sur les finances publiques. 🔎 Ce plan est-il crédible ? ✅ Points positifs ✔ Mobilisation financière inédite pour la défense. ✔ Effet structurant sur l’industrie européenne : Meilleure coordination et compétitivité accrue face aux acteurs américains et chinois. ✔ Réduction de la dépendance aux États-Unis : Objectif d’une autonomie stratégique européenne. ❌ Risques et limites ⚠️ Coût budgétaire élevé : Une hausse massive des dépenses militaires pourrait générer des tensions budgétaires, surtout pour les États très endettés. ⚠️ Divergences entre États membres : Certains pays pourraient rechigner à s’endetter pour la défense. ⚠️ Délais de mise en œuvre : L’industrie de défense européenne doit encore accroître sa capacité de production. |


Focus : Rheinmetall
Fondée en 1889 à Düsseldorf, Rheinmetall (contraction de Rheinische Metallwaren- und Maschinenfabrik) est à l’origine un fabricant d’armements (canons et munitions) de l’Empire allemand. L’entreprise a connu une forte croissance, et s’oriente vers un modèle bicéphale Défense & Automobile, la défense représentant aujourd’hui l’essentiel de la croissance. Basé à Düsseldorf, Rheinmetall fait partie de l’indice DAX, emploie 31 000 personnes réparties sur 171 pays ! Sa capitalisation boursière est d’environ 48 milliards d’euros. Rheinmetall organise ses activités autour de 4 secteurs : 1️⃣ Véhicules militaires (38,2% du CA), 2️⃣ Armes et munitions (23,2% du CA), 3️⃣ Systèmes d’énergie et motorisation (23% du CA), 4️⃣ Solutions électroniques & défense aérienne (15,6% du CA). Sur les 9 premiers mois 2024 Rheinmetall affiche des performances exceptionnelles, soutenues par la forte demande militaire en Europe et au sein de l’OTAN. 📊 Chiffre d’affaires (CA) = 6,3 Mds € (+36% vs 2023), 📈 Résultat opérationnel = 705 M€ (+72% vs 2023), 🪙 Marge opérationnelle = 11,3 % (+2,4 pts vs 2023), 💶 Free cash-flow opérationnel = 99 M€ (+527M vs 2023), 💰 Bénéfice par action (EPS) = 7,32 €/action (+50% vs 2023). Perspectives pour 2024/2025 : 📶 Chiffre d’affaires cible pour 2024 : 10 Mds €, 💰 Marge opérationnelle prévue : 15 % (vs 12,8 % en 2023), 🏭 Hausse massive des capacités de production pour répondre à la demande OTAN/Ukraine, 💡Investissements en R&D dans les systèmes anti-drones, cyberdéfense et IA militaire. |

Cours actuel : 1115 EUR
DZBank : achat, objectif de cours 1380 EUR
UBS : achat, objectif de cours 1208 EUR
Warburg : neutre, objectif de cours 1200 EUR