Cette semaine
Les chiffres américains de la semaine passée ont déjà montré l’impact des tarifs douaniers mis en place. Les rapports sur l’emploi aux États-Unis domineront la semaine, fournissant des indices supplémentaires, sur l’impact des tarifs douaniers sur l’économie américaine. L’indice ISM des directeurs d’achat (PMI) jouera un rôle similaire. En Europe, les mauvais chiffres économiques de l’Allemagne ainsi qu’une inflation toujours orientée à la baisse, encourageront la BCE à « couper » ses taux d’intérêt par un minimum de 25 bps. Les résultats des entreprises sont principalement des noms de second ordre, alors que la saison des résultats aux US et en Europe entre dans ses derniers jours. |
LES CHIFFRES ÉCONOMIQUES

Les News
Stellantis
Nouveau patron, nouvelle vision ? Après quasiment six mois d’attente, les salariés de Stellantis sont fixés. Antonio Filosa, 52 ans, va prendre la suite de Carlos Tavares à la tête du constructeur international, officiellement le 23 juin.
France Data Center
Colt DCS va construire cinq nouveaux datacenters en Essonne pour 2,3 milliards d’euros ce qui portera sa capacité totale en Île-de-France à 170 mégawatts.
Salesforce
Salesforce va racheter Informatica pour plus de 7 milliards d’euros. L’intégralité des actions de la société californienne spécialisée dans la gestion de données d’entreprises par l’intelligence artificielle vont être cédées à Salesforce. Une acquisition qui ne sera complétée qu’au premier semestre 2026.
Défense Européenne
Les vingt-sept pays de l’Union européenne ont approuvé la création d’un programme d’achats communs en matière de défense de 150 milliards d’euros pour répondre à la menace constituée par la Russie. Le risque de désengagement des États-Unis pour la sécurité du continent a aussi pesé dans la balance.
Michelin
Michelin veut remplacer du pétrole par du sucre. Le manufacturier français va investir 60 millions d'euros dans une usine test, au Péage-de-Roussillon, afin de produire une molécule plateforme dérivée du fructose, un sucre naturel. Le but étant de supprimer des composés issus du pétrole dans de nombreuses applications industrielles.
LES PERFORMANCES




Le graphe de la semaine


A L’AFFICHE : Le Japon
Longtemps moteur économique de l’Asie et deuxième économie mondiale au XXe siècle, le Japon aborde 2025 dans une situation paradoxale. D’un côté, le pays bénéficie de fondamentaux solides : industrie performante, institutions stables, excédent d’épargne. De l’autre, il fait face à des défis persistants : vieillissement accéléré, stagnation de la consommation, et un environnement mondial devenu plus contraint.
Une économie avancée à la structure atypique
➡️ PIB nominal : ≈ 4 000 milliards USD ( France ≈ 3 051 Mds USD)
➡️ PIB/habitant : ≈ 33 800 USD (France ≈ 44 700 USD)
➡️ Taux de chômage : 2,5 % (France ≈ 7,4%)
➡️ Dette publique : 255 % du PIB (France ≈ 113% du PIB)
Son économie repose sur une structure largement tertiarisée, mais fortement marquée par la puissance de son industrie exportatrice.
En 2024, les services représentent environ 71 % du PIB, dominés par la finance, le commerce et les télécommunications. L’industrie, avec près de 27 % du PIB, conserve un rôle central, notamment via les filières automobile, électronique, et semi-conducteurs. L’agriculture ne pèse plus qu’1 %, bien qu’elle conserve une forte valeur symbolique et politique.
Un modèle fondé sur l’innovation et la stabilité… mais confronté à ses limites
✅Le Japon maintient une balance commerciale globalement équilibrée. En 2024, ses exportations ont progressé de +6,2 %, portées par la reprise américaine (21 % des exportations) et la performance des produits industriels de niche. En revanche, les tensions avec la Chine et les nouvelles barrières douanières américaines sur l’automobile (-25 %) constituent des freins majeurs à moyen terme.
✅ Le pays bénéficie d’une forte épargne domestique (~25 % du PIB), d’entreprises technologiquement performantes (robotique, composants optiques, équipements médicaux) et d’institutions solides. La crédibilité de la Banque du Japon, même après des décennies de taux ultra-bas, reste élevée.
⚠️ La principale vulnérabilité du Japon réside dans sa démographie. La population active diminue de 0,5 à 1 % par an, et les personnes âgées représentent déjà plus de 30 % de la population. Ce vieillissement pèse sur la consommation, l’épargne longue et l’innovation.
⚠️ À cela s’ajoutent une productivité stagnante dans les PME, une faible flexibilité du marché du travail, et une dépendance énergétique élevée. Malgré la réactivation de certains réacteurs nucléaires, le pays reste exposé aux chocs d’approvisionnement.

Perspectives 2025 : une reprise fragile dans un monde sous tension Les prévisions économiques pour 2025 illustrent le paradoxe japonais : des indicateurs relativement stables, mais une dynamique de croissance limitée. ➡️ Une croissance molle mais résiliente. La croissance du PIB devrait osciller entre +0,5 % et +0,7 %, selon les scénarios des grandes banques (BOJ, Nomura, BNP Paribas). L’investissement privé reste soutenu par les incitations à la modernisation technologique, mais la consommation intérieure est pénalisée par l’inflation et la faiblesse des salaires réels. ➡️ L’inflation : un retour modéré mais durable. Après des décennies de stagnation des prix, l’inflation s’est installée autour de 2,5 %. Cette hausse est liée à la flambée des prix alimentaires (+70 % sur le riz), aux coûts de l’énergie, et à la revalorisation progressive des salaires nominaux (+5,3 %). Toutefois, les salaires réels restent orientés à la baisse, ce qui freine la demande domestique. ➡️ Politique monétaire et normalisation prudente. La Banque du Japon a mis fin à son taux directeur négatif en 2024. En 2025, elle maintient un taux de 0,5 %, malgré une inflation au-dessus de la cible, afin de ne pas compromettre la fragile reprise. Elle reste extrêmement attentive aux risques externes (hausse des taux mondiaux, ralentissement chinois, guerre commerciale). ➡️ Une transformation lente mais stratégique. Le gouvernement japonais pousse à une réorientation de l’épargne vers l’investissement productif. Le succès des plans NISA (nouveaux comptes d’investissement exemptés d’impôts) et la digitalisation accélérée de certains secteurs (services publics, industrie manufacturière) pourraient ouvrir une nouvelle phase de croissance qualitative. |


Focus : ASICS
« Sound Mind, Sound Body. »
Fondée en 1949 par Kihachiro Onitsuka à Kobe, au Japon, ASICS tire son nom de la locution latine Anima Sana In Corpore Sano (« Un esprit sain dans un corps sain »). L’entreprise est historiquement spécialisée dans les chaussures de sport de haute performance, particulièrement dans la course à pied, le volley-ball et le tennis.
ASICS est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux de l’équipement sportif, avec un positionnement premium centré sur l’innovation, la santé, la performance et le bien-être. ASICS emploie 8 987 personnes, est cotée sur le marché de Tokyo et sa capitalisation boursière d’environ 14 milliards d’euros.
Le chiffre d’affaires (CA) par famille de produits se répartit comme suit :
➡️ Performance Running (chaussures de course à pied) : 62,1% du CA. Ce segment bénéficie de l’essor mondial du running et du positionnement technique d’ASICS.
➡️ Onitsuka Tiger : 13,6% du CA. la marque de mode urbaine, connaît une croissance remarquable, notamment en Chine, en Corée et dans les grands centres urbains européens.
➡️ Core Performance Sports (volley, tennis, sports indoor) : 13,2% du CA.
➡️ Apparel & Equipment : 11% du CA. Segment plus modéré mais en croissance (+3,1%), tiré par les vêtements de course et les accessoires durables.
📊 Résumé du T1 2025
🏭 Chiffre d’affaires : 1,04 Mds € (+8,6% vs T1 2024)
💰 Résultat opérationnel : 127,5 M € (+55% vs T1 2024)
🧮 Marge opérationnelle : 11,2% (stable)
💸 Trésorerie nette fin T1 : 457,9 M €
🔭 Outlook 2025
➡️ Atteindre 600 Mds ¥ de chiffre d’affaires,
➡️ Améliorer la marge opérationnelle à 12 %
➡️ Étendre la notoriété de la marque aux États-Unis (objectif : +15 % CA en Amériques)
➡️ Accélération sur le digital (vente directe en ligne +18 %)
👟 A moyen terme, Asics axe sa stratégie sur :
➡️ Le développement durable avec comme objectif 100 % des principales gammes réalisées avec matériaux recyclés d’ici 2026,
➡️ Le déploiement de boutiques phares en Asie et Europe,
➡️ Le renforcement de l’offre femme et de la personnalisation produit.

Cours actuel : 3545 Yen (21,61€)